La Russie sera libre. Le slogan affiché par les manifestants réunis hier à Moscou (120.000 selon les organisateurs et 28.000 selon la police russe).
Arborant un ruban blanc, signe de contestation, les manifestants réclament l'annulation du dernier scrutin et la tenue de nouvelles élections législatives.
En effet, les dernières élections ont donné lieu à de multiples fraudes, constatées par les observateurs et l'opposition, au profit du parti présidentiel Russie unie, ouvrant de ce fait la voie à une nouvelle élection de Vladimir Poutine à la tête de l'état en mars prochain
Après avoir fait modifier la constitution, en allongeant la durée du mandat présidentiel, la Russie pourait se retrouver avec Vladimir Poutine à son tête, ainsi que son fidèle vassal comme premier ministre, Dmitri Medvedev (actuellement Président en poste).
Face à cette mobilisation, l'actuel Premier ministre (Poutine), et le président Medvedev ont rejeté l'idée d'annuler le scrutin. Medvedev a cependant promis jeudi de refondre le système politique en rétablissant l'élection au suffrage direct des gouverneurs des régions, abolie en 2004 et remplacée par un processus de désignation par le Kremlin. Il a également promis d'assouplir les règles d'enregistrement des partis politiques.
Les opposants jugent que les ouvertures sont trop timides et trop tardives, et pensent qu'elles ne seront pas mises en place, par un gouvernement qui a usé de tant de moyens illégaux pour obtenir un résultat positif lors des dernières élections (bourrage d'urnes, achat de voix, contraintes) sans compter les actions contres l'expression des partis concurrents de l'opposiiton (arrestations de dirigeants, blocage des sites internet et des réseaux sociaux.
Malgré l'éclatement du régime communiste et de la pensée unique, Poutine et consorts appliquent les pures règles d'une gouvernance dictatoriale, où le bonheur du peuple n'est certainement pas l'objectif n° 1.
«Le maintien du statu quo profite seulement au parti des escrocs et des voleurs», a dénoncé le journaliste Leonid Parfionov..
Il est aussi temps de soutenir les opposants à ces magouilles, afin que la liberté d'expression, le respect des règles démocratiques puissent voir le jour dans ce pays où la gouvernance s'appuie trop souvent sur l'intimidation, l'incarcération, et le non respect des droits du citoyen.